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Les retablos : ces petits tableaux témoins des miracles du Mexique

Symboliquement, ils sont considérés comme moyen de communication entre les êtres humains et le divin. Ces petites peintures, appelées ex-votos ou retablos, existent depuis des siècles au Mexique et sont aujourd'hui les témoins d'une grande partie de la culture populaire et de l'histoire du pays.


Les retablos, ou ex-votos, étaient donnés en offrande à l'Eglise suite à la réalisation d'un miracle. ©melindop
Les retablos, ou ex-votos, étaient donnés en offrande à l'Eglise suite à la réalisation d'un miracle. ©melindop

Miracles sur toile


Un enfant allongé au sol dans une marre de sang, un homme attaché à un arbre au milieu du désert, une voiturette renversée au milieu de la rue... Tant d'images dramatiques qui sont en réalité des représentations de scènes de la vie réelle des Mexicains, dont l'histoire se termine bien grâce à l'intervention du divin... Miracle ! L'objet porte bien son nom, puisque ex-voto peut se traduire par "vœu prononcé".


L'œuvre n'est pas imposante. Environ 30 centimètres de longueur, format paysage (horizontal), la plupart de ces petits tableaux sont peints sur bois ou métal. Le dessin est facilement identifiable mais la peinture présente de nombreux détails et un texte qui nécessitent de s'approcher pour pouvoir les cerner.


La composition des retablos est toujours - ou presque - la même, divisée en trois éléments. La figure de Dieu, d'un Saint ou d'une Sainte, à qui le croyant s'adresse, représentée dans la partie haute du cadre, souvent accompagnée de nuages ou autres rayons. Une scène, dramatique, à laquelle le croyant a échappé dans la vie réelle : maladie, chute, accident, bagarre, exécution, catastrophe naturelle, famine, guerre, épidémie... Enfin, un texte, sorte de dédicace au divin, qui relate les faits, précisant souvent le nom du donateur, le lieu ainsi que la date.


Réalisés par des artistes locaux ou les habitants eux-mêmes, à une époque où l'analphabétisation est courante, il n'est pas rare d'y lire des fautes d'orthographe.


Avant l'œuvre, une preuve de la foi


Ces retablos étaient offerts à l'Eglise, comme sorte d'offrande, en remerciement ou reconnaissance d'un miracle accompli par la divinité.


Au-delà de l'objet d'art, le retablo est avant tout une consécration physique de la foi d'un croyant envers le surnaturel. A l'époque, l'inexplicable n'est pas remis en question et le surnaturel est perçu comme une évidence.


Ces tableaux servent de moyen de communication entre les êtres humains et le divin. Ils sont rarement réalisés sans motif. Presque toujours, ils symbolisent une révérence envers le Saint.



L'histoire des ex-votos au Mexique


Au début, ce sont les riches qui passent commande auprès de peintres, et les ex-votos sont réalisés sur toile. Puis, lorsque les feuilles d'étains sont plus abordables, ils se popularisent et l'ensemble du peuple passe commande auprès d'artistes locaux ou les réalisent eux-mêmes.


Ces petites œuvres ont permis à toute une partie de la population - qui n'était pas mise en avant ni écoutée - de s'exprimer. Les thèmes récurrents représentés - banditisme, emprisonnement, révolution, violences... - permettent une meilleure compréhension de l'histoire du pays, racontée par ceux qui la font et en souffrent.


L'ex-voto au Mexique est populaire depuis le XVIe siècle. L'un des premiers reconnus daterait de 1590 et aurait été commandé par le conquistador Hernán Cortés, alors qu'il aurait survécu à une morsure de scorpion sans séquelles.


Les ex-votos sont monnaie courante en Europe, et c'est d'ailleurs après la période coloniale qu'ils se sont multipliés dans le pays, davantage introduits par les Espagnols.

Aujourd'hui, le Mexique est l'un des pays où on compte le plus de retablos, dû à son héritage catholique et son histoire tragique au cours de XIXe et début du XXe siècles.


Un héritage encore visible


A l'origine, les retablos sont déposés dans les églises et autres lieux de culte, au point parfois de créer de véritables amas. Le mot retablo signifie d'ailleurs "derrière l'autel", endroit où les tableaux étaient laissés.


Au fil de l'histoire, ces petites œuvres populaires et sacrées ont inspiré de grands artistes, comme Frida Kahlo ou son époux Diego Rivera. La plupart d'entre elles font aujourd'hui partie de grandes collections et sont conservées dans des musées.

Au Mexique, plusieurs lieux leurs sont dédiés : la basilique Notre-Dame de Guadalupe à México ; le sanctuaire de Chalma dans le même état ; le sanctuaire de Nuestra Señora de Patrocino à Zacatecas ; ou encore le sanctuaire Notre-Dame de San Juan de los Lagos dans l'état de Jalisco.



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Connaissais-tu les retablos ? En as-tu déjà vu ? Que penses-tu de ces petites œuvres ? N'hésites pas à me le faire savoir, en laissant un commentaire, un like ou en le partageant ! En attendant, si tu as des questions, des doutes, des précisions à apporter, n'hésite pas à m'écrire. Je me ferais un plaisir de te répondre, du mieux possible. :)

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L'AUTEUR

Enchantée, Mélinda.

Journaliste de profession, à 25 ans, j'ai tout plaqué en France pour traverser l'Atlantique et m'installer dans un pays qui ne cesse de me passionner : le Mexique.

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